Le Paradis rêvé des mortels
Le Paradis rêvé des mortels
Quand l'œil glacé dans sa chape de verre
Dérange la paix sournoise des maisons,
Des rires étranges traversent les cloisons
Et glorifient pieusement ces cœurs de pierre.
Son regard statique réverbère les âmes
Où s'alimentent les plaisirs superficiels ;
Elles s'overdosent de paradis artificiels
Dans l'obsédant tapage des réclames.
Violence, sexe, sang, pouvoir et laideur :
Tout s'ausculte pour l'amour du sordide
Quand s'asphyxie cette foule candide
Sous les flashs d'un spectacle sans pudeur.
Lorsque l'œil segmenté traverse le miroir
Pour refléter une vision apocalyptique,
Ce monde scabreux devient extatique
Rêvant le Paradis plus blanc qu'un mouroir.
Mais son apparence au charme séraphique
Perpétue l'envie d'une sauvage intrusion ;
Et son attrait transforme en pure illusion
L'esthétisme d'une vie pornographique !